Elle marche, comme suspendue le long des rues éclairées de Kyoto, par une fraîche soirée printanière.
Les lumières néon des magasins effleurent son visage imperturbablement blanc, en contraste avec le kimono de soie bleu foncé orné de délicats motifs de joncs et de feuilles. Un obi rouge vif lui ceint la taille comme une étreinte.
À la fin du spectacle, lorsqu’elle sort du théâtre, elle est encore plongée dans l’aura de rêve de l’opéra de Maître Puccini.
Le son des feuilles des arbres qui bruissent, l’odeur de la pluie encore présente dans l’air, le sel des larmes qui ont mouillé ses lèvres rouges et la sensation du kimono qui l’enveloppe toujours. Tout semble si vif.
Une interprétation capable de la transporter dans un monde d’émotions et de beauté. Maintenant elle en est consciente : elle vient de vivre l’une des expériences les plus intenses de sa vie.